Télétravail vs retour au bureau : les tendances révélées par Web Metrics

Alors que les entreprises demandent à leurs salariés de revenir au bureau depuis plusieurs mois, les employés qui apprécient le télétravail se sont mis sérieusement à la recherche de nouvelles opportunités. Les sites de recherche d’emploi et les employeurs qui privilégient le télétravail profite de cette tendance. Découvrez les chiffres du télétravail vs retour au bureau avec Similarweb.

Points clés

• Le trafic sur le site de carrières d’AirBnb a atteint près de 88 500 visites le 29 avril, au lendemain de l’annonce par l’entreprise de la mise en place d’une politique libérale du « travailler de n’importe où » (contre moins de 25 000 visites quotidiennes les jours précédents). Pour le seul mois de mai, le trafic sur careers.airbnb.com a augmenté de 162,5 % d’une année sur l’autre (YoY) pour atteindre près de 860 500. Ces chiffres sont des estimations tirées de Similarweb pour desktop et mobile.
• Flexjobs, l’un des principaux sites de recherche d’emploi axé sur les modalités de travail à distance et flexibles, a attiré plus de 3 millions de visites en mai, soit une augmentation de 18 % YoY. En mars et en avril, le trafic a augmenté de plus de 30 %, YoY.
• Selon les estimations de Similarweb, le volume de recherche mensuel de « télétravail » et les termes associés a dépassé les 400 000 en janvier et a été de l’ordre de +300 000 à 400 000 l’année dernière. Aux États-Unis, le volume de recherche pour « télétravail » était environ 25 % plus élevé en janvier qu’il ne l’était en juin, bien qu’il ait diminué depuis.
• L’intérêt pour le télétravail est particulièrement intense dans quelques secteurs clés tels que la technologie, l’informatique d’entreprise et le marketing. En avril, il y a eu plus de 36 500 recherches de « marketing à distance », en hausse de plus de 540 % par rapport au niveau de janvier.

Retourner aux vieilles habitudes ?

La pandémie de COVID-19 a fait du télétravail une nécessité virtuelle pour de nombreux cols blancs, et les résurgences périodiques des taux d’infection combinées à l’émergence de nouveaux variants du virus ont ralenti le rythme auquel les entreprises ont rappelé leurs employés au bureau. Au cours du processus, le travail à distance est devenu tellement normalisé que les employés qui ont appris à l’aimer hésitent à y renoncer.

Après avoir pris puis reporter des mesures pour faire revenir les salariés au bureau, de nombreuses entreprises ont commencé à envisager sérieusement de réduire le télétravail en mars, lorsque CNBC a signalé que 50 % des entreprises souhaitaient revoir les employés au bureau 5 jours par semaine. Plus récemment, une enquête a révélé que seulement 4 % des entreprises souhaitent que tous leurs salariés retournent au bureau (la définition de « tous » pourrait faire partie du problème, car certains emplois sont plus conviviaux que d’autres). Le Wall Street Journal a rapporté que les employés du secteur de la technologie, en particulier, se rebellent contre les demandes de retour au bureau.

Des entreprises comme AirBnb et Spotify, qui s’attachent au télétravail, semblent bénéficier de manière significative de la publicité qu’ils font de ces politiques. Cet effet positif semble être bien plus prononcé que les effets négatifs sur les entreprises ayant des politiques strictes de retour au bureau. Par exemple, nous n’avons constaté aucune perte significative de trafic vers les pages de carrière de Tesla ou de SpaceX après qu’Elon Musk ait fait la une des journaux quand une note de service donnant un ultimatum aux employés de retourner au bureau soit divulguée. Les grandes sociétés de services financiers comme JP Morgan et Goldman Sachs ne semblent pas non plus souffrir d’un manque de trafic sur les pages de carrière, malgré leur insistance à voir les employés revenir au bureau.

Bien sûr, de nombreux autres facteurs entrent en jeu sur le marché du travail. Par exemple, Coinbase, qui est présenté comme point de comparaison dans le graphique ci-dessus, a profité autant voire plus de l’intérêt pour le potentiel des crypto-monnaies que de sa politique de travail à distance permissive mais souffre maintenant d’un crash crypto. Pourtant, le trafic d’AirBnb a progressé en pourcentage après son annonce sur le télétravail.

Spotify, une autre entreprise prônant le télétravail, a reçu plus de 360 ​​000 visites sur son site de carrières lifeatspotify.com en janvier et le trafic a constamment dépassé 270 000 visites mensuelles depuis.

Le “full télétravail” en négociation

Négocier pour rendre permanent le télétravail est un sujet émergent. Flexjobs et la Harvard Business Review voient nombre de leurs articles cités, et restent populaires des mois après leur première publication. Les employés qui ont appris à préférer le travail à domicile veulent savoir s’ils doivent tenter de négocier – et, dans l’affirmative, quelle est la meilleure façon d’aborder le sujet, s’ils sont invités à retourner au bureau.

Nous pouvons également voir qu’il y a eu un récent pic d’intérêt pour la recherche sur le sujet en mars, un mois où de nombreux employeurs commençaient à pousser plus sérieusement les employés à retourner au bureau.

Rechercher du télétravail

L’intérêt pour le télétravail, tel qu’exprimé par la recherche, semble être particulièrement intense dans quelques catégories d’emplois, telles que la technologie et le marketing, et en particulier aux États-Unis. En mai, le volume de recherche aux États-Unis sur des sujets liés aux emplois de marketing en télétravail était de 314 % plus élevé qu’il y a un an (juin 2021). Il y a eu un pic encore plus important en avril, lorsque le volume de ces recherches aux États-Unis a augmenté de plus de 500 % par rapport au début de l’année. Il y a quelques mois à peine, de nombreuses entreprises ont dû retarder à plusieurs reprises le retour au bureau annoncé. Et pour certains ce retour n’a toujours pas eu lieu.

Voici à quoi ressemble la courbe de recherche mondiale pour « télétravail » :

et celle des États-Unis :

Le trafic vers les sites de recherche d’emploi en télétravail continue d’augmenter

La plupart des sites de recherche d’emploi vous permettent désormais de filtrer vos recherches en fonction des emplois proposant le télétravail comme alternative à la recherche d’emplois pour un lieu géographique spécifique. Alors qu’ils réorganisent la recherche et la catégorisation des postes, plusieurs sites d’emploi spécifiquement axés sur les opportunités de télétravail flexibles ont émergé, et Flexjobs en est le meilleur exemple. Le trafic vers flexjobs.com augmente régulièrement et a particulièrement augmenté en mars et avril lorsque le retour au bureau a commencé à se préciser.

weworkremotely.com, un autre site de cette catégorie, a vu son trafic augmenter de près de 73 % en mai.

Les demandeurs d’emploi à la recherche d’options

Beaucoup de gens détestaient travailler de chez eux quand c’était obligatoire, ils se sentaient isolés et à la dérive pendant leur exil du bureau, et étaient heureux de revoir leurs collègues en personne. À l’autre extrême, beaucoup de ceux dont le travail peut être parfaitement effectué de n’importe où – y compris les développeurs de logiciels et de nombreux professionnels du marketing, n’aiment pas qu’on leur dise de reprendre trajets et vie en open space. Ou bien ils ont intégré l’entreprise alors que le télétravail était accepté et ne comprennent pas pourquoi il serait soudainement refusé. De toute évidence, ces personnes sont suffisamment nombreuses pour avoir un impact significatif sur le marché du travail.

Pour leur part, de nombreux employeurs se demandent encore s’ils doivent faire pression pour un retour complet ou quasi complet des employés au bureau et, si c’est le cas, à quel point et à quelle vitesse les pousser. Ou ils tentent de faire des compromis avec des arrangements flexibles dits hybrides comme trois jours au bureau, deux jours à distance.

Bien que le compromis puisse être la bonne politique à long terme pour de nombreux employeurs, les entreprises telles que AirBnb et Spotify qui se disputent les meilleurs talents technologiques voient un plus grand bénéfice à intégrer et autoriser des employés entièrement distants.

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Rapport écrit par : David F. Carr, Senior Insights Manager

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